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El mag lob
16 mars 2011

The Wizard of Oz

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         The Wizard of Oz est un film musical américain produit par le grand studio hollywoodien MGM et sorti en 1939. Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Lyman Frank Baum paru en 1900. Il s'agit d'une histoire (et d'un film) qui est un véritable mythe populaire américain, tant il sera évoqué dans d'innombrables films (Wild at Heart de David Lynch, Zardoz de John Boorman en 1974, Gremlins 2 : The New Batch de Joe Dante en 1990 ou Spaceballs de Mel Brooks et dans de nombreuses chansons ou adapté maintes fois au cinéma comme dans The Wiz avec Diana Ross et Michael Jackson en 1978, The Muppets' Wizard of Oz en 2005, The Wizard of Oz de Larry Semon avec Oliver Hardy en 1925 et même l'auteur du livre original participa de 1908 à 1915 à la réalisation d'adaptations cinématographiques de son oeuvre et des suites qu'il a écrites. Aussi les musiques du film sont extrêmement célèbre (on peut encore entendre des adaptations de la chanson Over the rainbow tirée du film à la radio de nos jours). C'est donc un film musical qui, par ses chansons, ou par ses images, a eu un impact énorme dans la culture américaine et occidentale. Ce film est représentatif du cinéma hollywoodien des années 30 en premier lieu par la naïveté, l'infantilité qui s'en dégage et en second lieu par la prouesse technique et l'immensité budgétaire qu'il représente.

 

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Les héros et la méchante.

     Depuis 1933 Franklin Roosevelt est à la présidence aux Etats-Unis et les différents studios Hollywoodien, depuis l'avènement du cinéma parlant ce sont lancés dans une perpétuelle concurrence au niveau des moyens techniques mis en oeuvre dans leurs productions, souvent faites dans une optique de monstration des technologies appliquées au cinéma. L'effondrement de la bourse de Wall Street en 1929 a provoqué une crise notoire dans l'Histoire des Etats Unis d'Amérique. Cette crise plongeant les habitants dans la misère les poussa aussi a fréquenter massivement les salles de cinéma chauffées (la place de cinéma était à l'époque bon marché), leurs permettant de s'évader de leur quotidien miséreux le temps d'un film : l'usine à rêve que représente alors Hollywood connaît un essor considérable. Les Temps Modernes de Charles Chaplin en 1933 illustre parfaitement ce quotidien en temps de crise que connaissent les classes ouvrières de l'époque. Ce contexte au niveau de la concurrence et de la fréquentation massive des salles obscures provoqua un fort essor économique pour les studios hollywoodiens ce qui leurs permirent de produire beaucoup de films à gros budget.

 

     Depuis 1927 le cinéma devient parlant, arrive à partir de 1937 avec Snow-White and the seven dwarfs la couleur, aussi les studios américains sont lancés dans une concurrence sur le plan technique. Par exemple dans The Wizard of Oz, le technicolor utilisé pour colorer le film est fortement mis en valeur par les décors aux couleurs criardes, l'arc en ciel ou les chaussures en rubis de Dorothy (qui étaient en argent dans le livre). Sa forme de film musical, les décors en carton pâte, les costumes et maquillages tout aussi colorés et extravagants, ses personnages enfantins, gais et illustratifs donnent à ce film un air de livre d'images pour enfant (ce qu'était le livre original) qui rappellent beaucoup les productions des studios Disney. Les effets spéciaux dans leur ensemble sont impressionnant que ce soit la tornade qui emporte la maison de Dorothy en début de film, l'apparition de la fée du Nord en forme de bulle colorée, la sorcière qui fond, sa boule de cristal ou encore ses singes volants, les fumigènes, lance-flamme et la tête en lévitation du magicien d'Oz sont autant d'éléments monstratifs de la qualité des effets spéciaux utilisés dans ce film. Déjà en 1933 dans King Kong les effets spéciaux recevaient une attention toute particulière pour créer les différents monstres géants : on utilisait des miniatures filmés en stop motion pour donner l'illusion du mouvement filmées puis projetées derrière les acteurs. Enfin, dans The Wizard of Oz le nombre impressionnant de figurants lors des chorégraphies collectives (et particulièrement lors de la séquence de Munchkiland où il fallut engager exclusivement des figurants nains) joue encore sur cette opulence de moyens qu'utilisaient les grands studio à l'époque. Les films de l'époque sont donc souvent des simulacre voués à flatter les grands studios dans les moyens faramineux qu'ils pouvaient se permettre d'utiliser pour faire des films, le cinéma n'était à l'époque pas considéré comme un art à part entière et le fond était toujours très propre, « gentillet » et ne rentrait pas dans la psychologie des personnages.

 

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Les héros arrivant au palais d'émeraude.

     Ces derniers sont très souvent de simples caricatures, illustrations d'un trait particulier de caractère. Ainsi pour The Wizard of Oz l'épouvantail, l'homme de fer ou encore le lion sont des personnages qui n'ont pas confiance en eux, les sorcières sont soit bienveillantes, soit cruelles. L'apparence des personnages indique leur rôle : les gentils sont beau et les méchants laids. Dans cet univers féérique très imagé et manichéen, transparait le code Hays, système de censure américain de 1935 à 1955 qui empêchait les films de montrer de la sympathie pour des personnages enfreignant la loi, de montrer quelque chose qui puisse choquer le spectateur. Ainsi les films de l'âge d'or d'Hollywood des années 30 ont quelque chose de naïf et enfantin, montre des personnages simples dans des situations simples : il s'agit d'un cinéma de distraction dans lequel par identification le spectateur est transporté de numéro musical en exhibition d'effets comme dans un manège pouvant admirer ces sortes d'attractions en chaîne. Ce sont des films tout-public, qui peuvent toucher le plus large panel de spectateurs possible. Ce fonctionnement se retrouvera d'ailleurs bien plus tard dans le cinéma de Georges Lucas ou Steven Spielberg, dans des oeuvres comme Jurassic Park, Indiana Jones ou encore la saga Star Wars. Cette naïveté du cinéma hollywoodien accompagne également à la manière d'un conte pour enfant une certaine morale que donnent les films d'époque. Ce média de masse est en effet aussi un outil politique de manipulation des pensées collectives et les films sont toujours là pour énoncer au grand public la bonne conduite. Ainsi les « méchants » sont toujours punis (en plus de leur laideur et autres défauts, ils perdent de façon justifiée) à l'inverse des gentils.

 

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Les singes volants ou les Na'Vi en mieux 70 ans avant.

     La magie du cinéma hollywoodien des années 30 est donc là : un essor économique des studios hollywoodiens construit sur une crise qui leurs permettent de produire des films à gros budget avec des effets spéciaux impressionnants et qui doivent égayer le spectateur, le faire rêver, lui faire oublier un quotidien sinistre, le satisfaire pour le laisser dans une passivité sur le plan politique, une censure qui rend les films manichéens et naïfs à la manière de contes pour enfant ou livres d'images.


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